Lorsque j’étais enfant, mes relations avec ma sœur étaient désastreuses. Proches de la haine si souvent…
Je me souviens encore que, chaque soir, elle attendait, en pleurs, dans la chambre de maman pour plus vite lui répéter ce que j’avais «osé » faire en son absence. Chaque soir inlassablement, je me faisais disputer et parfois, punir. Chaque lendemain après l’école, je me vengeais sur ma sœur… qui attendait le retour de «sa» mère afin que se rejoue la scène.
Aucune de nous n’avait alors la sagesse pour arrêter le jeu. Ni moi celle de cesser de me venger, Ni ma sœur celle de cesser de répéter, Ni ma mère celle de cesser de me gronder. Et il en fut ainsi jusqu'à ce que je quitte le domicile familial… Pas trop tard, on le comprend assez bien !
Cette histoire est triste MAIS, comme beaucoup d'autres domaines dans ma vie, je soigne maintenant les blessures du passé, je rejoue la partition, j'arrange la sauce, je refais le film, et SURTOUT, je casse la chaîne des schémas destructeurs qui se répètent.
Un peu échaudée, j’ai mis très longtemps (ma sœur aussi !!) à avoir des enfants.
Mais a 33 ans, l’horloge biologique vibrant l’alerte, j’ai du sauter le pas. J'ai espéré "très fort" avoir un garçon pour éviter de reproduire.
Bien sur, j’ai eu une fille….puis, ironiquement, après le même nombre d’années séparant ma sœur et moi, une autre fille :-( La vie ne nous lâche pas comme ça… n’est ce pas ??
Cela dit, à cette époque, j’avais déjà aidé de nombreux managers à résoudre leurs conflits d’équipe, je n’avais pas l’intention de baisser les bras devant deux crevettes à fossettes !!
Et parce que je sais que les conseils se prennent auprès de ceux qui réussissent dans le domaine visé… j’ai demandé à l’une de mes amies, très proche de ses 3 frères et sœurs, comment ils faisaient, tous les 4, pour si bien s’entendre??
Elle a répondu : on ne fait rien. Mais ma mère nous punissait tous ensemble. Sic, je ne m’attendais pas à cette réponse.
Mais j’ai appliqué.
Aujourd’hui, lorsque mes filles se disputent, je n’interviens pas.
La violence est interdite mais pour le reste (dans des limites auditives acceptables), je ne me sens (sauf exception) absolument pas concernée.
Quand l’une d’elles vient me voir pour se plaindre, l’autre attend derrière, frileuse…
Ahhhh, je vis alors mon instant de « reine mère » ...
Je sens bien le pouvoir que je détiens. Je comprends bien le plaisir une peu sadique qu’il y aurait à en jouer… Je suis la juge suprême, celle qui, d’un geste, coupe les têtes. Je suis celle qui sait et qui va adjuger.
C’est alors que j’applique… De REINE, je passe SORCIÈRE.
Mes poils se hérissent, mon nez se croche et mes griffes s’acèrent : JE BRAME ALORS sur les deux que si elles ne se taisent pas IMMEDIATEMENT, je les punis de concert. J’en profite pour lâcher une méchante punition (genre, pour mes gourmandes : aucun dessert pendant 3 Jours...que j'appliquerais et elles le savent) puis je les envoie loin de moi en disant que la première que je revois, ou que j’entends, avant 30 minutes va passer un mauvais quart d’heure.
Je sais, ce n’est pas très « chic »…!!!
Résultat, dans la seconde qui suit, elles filent au loin ensemble, et se regroupent pour débattre du nouvel ennemi commun : MOI. Et ça, ça rapproche !!
Voila le tour joué… elles sont comme deux victimes d’un monde hostile, et bien souvent, pour se consoler, elles rejouent ensemble.
J’ai tout de même ajouté quelques ingrédients personnels à cette soupe miracle.
En effet, dans le quotidien, je privilégie toujours la grande : c’est elle qui a les plus grosses parts de gâteaux, c’est elle qui se couche le plus tard, c’est elle qui a le plus d’argent de poche. C’est par contre la petite qui a le plus de câlins (hummm, j’adore lui faire des câlins !!).
Résultat : la grande se sent légitime, jalouse rarement la petite chouchoutée… qui elle, admire les privilèges de son aînée…aînée qui adore être admirée… Bref, un cercle est de nouveau créé, mais plutôt vertueux celui-là. C'est ma petite participation à la Paix dans le MONDE !!
Dernier point, je n’achète jamais à l’une ce que j’achète à l’autre si le besoin n’y est pas.
Exemple : si j’achète des vêtements à la petite parce qu'elle en a besoin, la grande peut, ou pas, être avec nous, elle n’aura rien. Et vice versa. Cela évite les mauvais comptes entre frères et sœurs : « toi tu en as eu 2 et moi seulement 1… »
Et elles s’entendent très bien. Pourtant, l'une est Ado et l’autre, un sacré démon…
Elles s’offrent des cadeaux à noël et aux anniversaires sans que nous, les parents, ne l’imposions. C’est un vrai bonheur de les regarder s’aimer :-)
J’aurais voulu avoir plus de 2 enfants, mais non, l’Univers juge surement que mon épreuve n’est pas terminée :-))
A bientôt
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